Le journal The Guardian a interrogé 380 grands scientifiques sur leur vision de l'évolution du climat. Le but ? Réaliser des statistiques sur notre futur climatique, et les résultats sont parfois déconcertants.
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Les conclusions de ce sondage scientifique sont claires : 77 % des scientifiques interrogés estiment que le réchauffement va dépasser les +2,5 °C, 42 % pensent qu'on dépassera les +3 °C et seulement 6 % estiment que le réchauffement se limitera à +1,5 °C.
Pour près de 8 scientifiques sur 10, il ne fait donc aucun doute que l'objectif qui visait à ne pas dépasser les +1,5 °C de réchauffement comparé aux niveaux préindustriels est totalement vain. Et de toute manière, ce seuil a déjà été légèrement dépassé au cours des 12 derniers mois. À en croire les scientifiques interrogés, le futur s'annonce chaotique : les vagues de chaleurchaleur, incendies, inondations et autres phénomènes météométéo désastreux provoqueront des famines, des conflits et une migration de massemasse.
Qui sont ces scientifiques ? Il s'agit des auteurs et relecteurs des différents rapports du Giec depuis 2018. En d'autres termes, ces avis sont ceux des plus éminents climatologuesclimatologues et autres scientifiques du monde entier. Leurs travaux ne sommeillent pas dans des rapports que seuls d'autres scientifiques lisent : ils servent de référence sur l'état actuel du climat, sur les actions à mener et sur l'adaptation à mettre en place pour les gouvernements du monde entier.
Rappelons que parmi toutes les catastrophes naturelles des quatre dernières années, celles qui ont été accentuées par le réchauffement climatique se sont produites avec « seulement » + 1,2 à +1,5 °C de réchauffement. Or, le monde doit désormais se préparer à, au moins, +2,5 °C de réchauffement, si ce n'est +3 °C d'ici 2100.
Pas de différence notable entre les scientifiques des différents pays
Le sondage montre que plus les scientifiques sont jeunes, plus ils sont pessimistes sur l'évolution climatique : 52 % des scientifiques âgés de moins de 50 ans estiment que la Planète va se réchauffer de +3 °C ou plus, contre 38 % des plus de 50 ans. Les femmes de science apparaissent également plus pessimistes que les hommes. Mais ce qui est également marquant, c'est l'absence de différence dans les estimations des scientifiques des différents continents : et cela, malgré les différences dans les formations scientifiques des nombreux pays, dans les phénomènes météo auxquels leurs territoires sont confrontés, et dans leurs stylesstyles de vie.
Qu'est-ce qui mène ces scientifiques à des conclusions si pessimistes ? 75 % d'entre eux citent « un manque de volonté politique » et 60 % citent « les intérêts de grandes corporations », comme celles des énergies fossiles. Quelques scientifiques arrivent tout de même à faire preuve d'un peu d'optimisme, et cela pour deux raisons : le changement constaté chez la jeune génération, bien plus sensible à l'environnement, et le fait que nous disposons déjà des solutions pour limiter la catastrophe climatique. Il suffit juste de les mettre en œuvre.
